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Mon parcours autodidacte : une histoire de persévérance et de découverte de soi.


Préambule

Aujourd'hui, je partage mon parcours professionnel. Il s'agit de plusieurs années condensées dans un article donc je n'ai conservé que l'essentiel. Il est peut-être ennuyeux pour certain.e.s de lire l'histoire de quelqu'un d'autre mais je sais que mon expérience pourra avoir un impact positif pour celles et ceux qui doutent d'eux et qui pensent que seuls les personnes à fort caractère, talentueuses ou chanceuses réussissent à accomplir des objectifs qui semblent impossibles.

Cet article est ponctué de questions conçues pour vous aider à réfléchir à votre propre situation. Je n'attends pas de réponses, mais si vous souhaitez les partager, je les lirai avec plaisir.

On ne présente que trop souvent le résultat mais on ignore tout le travail dans l'ombre, qui souvent demande plusieurs années.

Je ne prétends pas être une personne à succès ni un modèle à suivre mais ce que je souhaite transmettre dans ce texte qui vous dévoile un bout de ma vie privée et de ma personnalité est un message d'encouragement et de bienveillance à toute personne qui se cherche et désire un avenir meilleur et conforme à ses valeurs.

Que faites-vous chaque jour pour construire l'avenir que vous désirez? Quels efforts êtes-vous prêts à faire pour atteindre vos propres rêves ?


Le déclic initial

Après le gymnase en 2011, j'ai eu un déclic pour les thérapies alternatives (la naturopathie) et le sport. J'ai donc obtenu un diplôme de personal trainer et suivi quatre ans de formation dans des écoles de naturopathie. J'ai travaillé dans le milieu du fitness et de la naturopathie avec un cabinet. Mais je sentais que cela n'était pas fait pour moi car je n'étais pas heureuse dans la pratique en tant que coach/thérapeute, notamment par le fait que je n’avais pas de contrôle sur le résultat car seul le patient/client était responsable de ses actions en dehors de nos séances. 

Aussi, certains domaines des médecines naturelles ne me convainquaient pas car j'ai un fort esprit critique et une profonde curiosité, qui questionne beaucoup. Parfois, les cours prenaient une tournure sectaire. J'ai eu des différends avec ces écoles et j'ai décidé de stopper ce cursus car il était trop onéreux pour peu de validation scientifique et de perspectives d’avenir.

Essayer et réaliser que ce n'est pas fait pour nous, ne signifie pas que c'est perdu. Il y a toujours quelque chose à en tirer.

La perte de repères et la découverte de l’art

À 25 ans, je me suis retrouvée perdue. Une connaissance psychologue et coach de vie, spécialisée en orientation, Patrick Santilli, m'a aidée à travers une série de questionnaires et tests pour évaluer ma personnalité et mes tendances professionnelles. Les résultats ont révélé que tout ce que j'aime faire est lié à l'art, mais que tout ce que je me vois faire est lié au paramédical. Cette phrase est très importante. Elle révèle que j'avais des croyances limitantes. Je n'avais jamais songé à développer un métier artistique à cause de diverses raisons : le regard de mes parents, le statut d'artiste « ce n’est pas un vrai métier », les difficultés financières « on ne vit pas d’art », et mon manque de confiance car « je n’ai pas de talent ». 

Avec ces croyances, il était clair qu'être tatoueuse ne m'avait pas traversé l'esprit. Je pensais me destiner à un métier dans les soins, car c'était plus conventionnel et socialement acceptable. Pourtant, j’ai toujours aimé dessiner depuis petite mais je le faisait ponctuellement sans but particulier. Mais depuis quelques temps, il y a deux choses dont j'étais certaine : je voulais de la liberté dans mon métier et ne pas subir ma vie.

Quelles croyances limitantes vous empêchent de poursuivre vos passions, et comment pourriez-vous redéfinir votre vision de l’avenir pour mieux correspondre à vos véritables aspirations ?

L'Éveil à la passion du tatouage

Après quelques séances de travail sur ces croyances limitantes, j'ai décidé de me lancer et pour une fois, de m'en foutre du « qu'en dira-t-on ? ».

J'en profite pour remercier Patrick, dont la précieuse aide m'a permis de faire un bond monumental dans la construction de mon avenir professionnel et dans mon développement personnel. Je recommande à quiconque se cherche ou souhaite éclairer son avenir, de le contacter: https://patricksantilli.com/



Pour reprendre, j'étais déjà dans une relation de couple stable et saine et j'ai trouvé du soutien de la part de mon partenaire. Même sans preuves tangibles de mes compétences en dessin, il a cru en moi et mon objectif de devenir tatoueuse. Certain(e)s de mes ami(e)s m’ont soutenue aussi, et d’autres, je les ai éloigné(e)s pour n'avoir aucune source de négativité. 

Avoir une révélation est une chose mais la réaliser en est une autre. Mille questions surgissent et l'appréhension est naturelle : ai-je pris la bonne décision ? Vais-je trouver une place d'apprentissage ? Aurai-je assez d'argent pour deux années au moins sans rémunération ?


Quelles sont les croyances limitantes et les peurs que vous devez surmonter pour poursuivre vos rêves, et comment pouvez-vous trouver le soutien nécessaire pour y parvenir ?

La quête de l’apprentissage

Un apprentissage de tatoueur n'a rien d'officiel. Il n'y a pas de diplôme reconnu et encore moins étatique, ce qui en fait un métier marginal, mais cela me plaisait. C’est de l’art et aucun diplôme ne fera de moi une artiste même si j’ai de nombreuses connaissances. Et il fallait trouver un tatoueur(se) prêt(e) à me prendre sous son aile, et pour cela, il fallait mériter sa confiance avec un book illustrant mon potentiel et ma détermination. Et bien que je finisse par trouver un apprentissage, les entrées d'argent sont rares car au début, c’est surtout de l'observation et du nettoyage, avec de la pratique sur peaux synthétiques avant de trouver des volontaires.

Alors à 26 ans, avec de nombreuses charges à payer de la vie d’adulte,  j'ai décidé de trouver un métier aux horaires réguliers pour économiser. J'ai quitté le milieu du fitness, investi dans une formation de secrétaire médicale reconnue à distance et trouvé un travail intérimaire au CHUV. L'été 2018, je travaille au CHUV entre 70-100% et je dessine dès que je rentre chez moi. Mon rythme de vie se résume à CHUV, fitness, dessin.


Et vous, quels sacrifices et compromis êtes-vous prêt(e) à faire pour poursuivre vos rêves et vos passions, malgré les défis et les obstacles de la vie quotidienne ?

La détermination naît des rejets

En automne 2018, je présente mes dessins à la Convention de tatouage de Montreux. Cela faisait 4 mois que je dessinais de manière intensive, avec des centaines de dessins à présenter dont j'ai sélectionné les meilleurs. Les retours sont décourageants, voire méprisants. On me dit que mon travail est médiocre et que mon physique est mon seul atout, avec ces phrases agréables et constructives:

- "Je n'ai pas besoin de voir ce que tu fais, parce que je te suis sur instagram et je vois que tu fais de la merde."

- "Alors ça, ça va pas, ça non plus, ça non plus..." (sans me dire pourquoi)

- "Désolé de te le dire, mais si tu trouves une place d'apprentissage ou si tu réussis dans ce métier, c'est juste parce que tu es jolie."


Choquée, j'ai deux choix : abandonner ou redoubler d'efforts. J'ai choisi la deuxième option, motivée par un esprit de revanche et un refus absolu de laisser les autres déterminer qui je suis et mon avenir.

Je reprends ma routine de travail, encore plus acharnée. Malgré des périodes de doute et de stress, je persévère. En 2019, je contacte divers tatoueurs pour une place d'apprentissage, mais essuie des refus et désillusions car certains cherchent à me manipuler. 

Le covid arrive en 2020, et je suis licenciée en mars. Avec mes économies et le soutien de mon partenaire, je garde le cap et trouve finalement une place d'apprentissage en août 2020.


Comment transformez-vous les critiques négatives en sources de motivation pour avancer dans votre parcours ?

L’apprentissage éphémère et transition vers l'indépendance

Le début de mon apprentissage est stressant, je n’ai pas de job alimentaire, tatouer me fait peur car je n’ai qu’un essai, je suis « indépendante » donc ma façon de penser « salariée » doit changer car je n’ai pas la sécurité et le confort du salaire.

Au fil des semaines, l’ambiance se détériore et je ne progresse pas, les masques tombent. Encore une désillusion. Après une discussion de groupe défavorable en octobre 2020, je décide de quitter et de tatouer chez moi car je ne veux plus vivre une telle situation. Je préfère conserver mon énergie à me battre pour mes objectifs que de lutter contre des situations dont je n'ai pas de contrôle. J'aménage mon espace tatouage à domicile, et reprends ma routine CHUV, dessin, fitness, tatouage.


Pendant deux ans, mon parcours est jalonné de hauts et de bas, avec des moments de doutes, de découragement, de sentiment de régression, en alternance avec de l'euphorie, de la satisfaction et de la détermination. Chaque obstacle me permet de puiser dans mes ressources et de me connaître davantage. C'est cette intensité qui me fait vivre, quand on dit: "qu'est-ce que t'as dans le ventre? " Et bien c'est exactement ça! Chercher dans ses tripes ce qui permet d'avancer même quand tout est noir devant soi.

Et évidemment, à chaque nouveau projet de tatouage, j'ai peur mais je le fais quand même. "Ose, ose! Allez, sois courageuse! C'est une occasion de progresser, de te prouver que tu peux le faire", voilà mon monologue interne. Et à chaque fois, ça porte ses fruits. Je progresse, j'avance, je me rapproche de mon but. 

Comment faites-vous face à la peur et aux incertitudes lorsqu'elles menacent de freiner votre progression vers vos objectifs ?

Deux âmes bienveillantes avec leurs meilleurs conseils

J'ai eu la chance de côtoyer un certain temps Filip Leu et Sailor Bit, tatoueurs de plus de 30 années d'expérience, aux personnalités formidables et généreuses. Experts du domaine et connaissant mon parcours, ma motivation et ma curiosité, ils m'ont apporté avec bienveillance, toutes les réponses aux questions que je me posais, avec de précieux conseils. Un grand merci à eux pour leur partage et leur gentillesse qui m'ont grandement aidé sur l'aspect technique du tatouage.

Filip Leu & moi lors d'une session dessin

Quel(le)s mentors ou expert(e)s ont joué un rôle significatif dans votre parcours et comment leur soutien a-t-il influencé votre développement personnel et/ou professionnel?
Sailor Bit & moi lors de la création de ma manchette












La naissance de notre studio de tatouage et photographie

En août 2022, avec mon partenaire, nous trouvons un local brut et l'aménageons selon nos goûts avec nos propres économies. En octobre 2022, à 30 ans, VICTOIRE! J'ai enfin mon propre studio de tatouage, une clientèle qui croît et de meilleures compétences techniques et artistiques. Et....Je suis libre. J'ai le sentiment de respirer et qu'une vague d'accomplissement et de plénitude m'envahi: quel bonheur! 


Après
Avant

Quelles sont vos victoires personnelles, et lorsque vous regardez le chemin parcouru, êtes-vous fier de ce que vous avez accompli?

A l’heure ou j’écris ces lignes 

Actuellement, je continue d'apprendre, de progresser, d'évoluer, de me remettre en question. Il m'arrive parfois de reprendre des missions au CHUV dans des périodes plus calmes pour assurer mes arrières car la vie d’indépendant, c’est vraiment, indépendant. 

Je travaille pour une carrière stable, cela peut prendre rapidement comme plusieurs années. Il y a des mois ou on est dans le flow, d’autres où c’est plus difficile car il y a des facteurs qu'on ne contrôle pas. Mais il faut toujours faire de son mieux car l'essentiel est de ne pas avoir de regrets avec un "j'aurais dû". Enfin, je ne crois pas qu'il y ait de "fin" dans ce processus de carrière artistique et je continuerai d'évoluer tant que je trouve du sens à ce que je fais. 


Comment parvenez-vous à maintenir votre motivation et votre engagement face aux hauts et aux bas de votre carrière?

Mon message d’encouragement

Pour conclure, voici ce que je souhaite transmettre à travers mon expérience :

  • Aimer ce que l'on fait car c’est là qu’on trouve du sens 

  • Croire en ses objectifs et se donner les moyens pour les atteindre

  • Aimer le processus, même si c'est parfois difficile. Le revers positif est un sentiment de plénitude et de satisfaction sans pareil.

  • Aucun changement de grande ampleur ne s'accomplit sans difficulté.

  • Les croyances à l’égard de soi-même déterminent fortement la direction notre avenir (hors hasard des circonstances de la Vie).

  • Personne ne fera le travail à notre place, nous sommes seul à naviguer

  • Les gens qui nous impressionnent ou nous intimident aujourd'hui avec leur jugement n'auront peut-être aucune importance dans 1 an, auront disparu de notre vie ou finiront par être vos meilleurs alliés. 

  • S’entourer de personnes qui veulent uniquement notre bien. La qualité de l’entourage et des relations est importante.

  • Ne pas hésiter à demander de l’aide. Ce n’est pas une honte et permet grandement de voir les choses sous de nouvelles perspectives.

  • Accepter la critique du moment qu'elle est constructive et vous aide à progresser

  • Ecouter les conseils des personnes en avance sur nous, sur les compétences que nous souhaitons acquérir.

  • Le progrès dépend de notre capacité à saisir les opportunités et à trouver des solutions.

  • Tant que nous n’avons pas essayé, on ne saura jamais de quoi nous sommes capables.


Quelles leçons importantes avez-vous tirées de votre propre parcours et quels conseils donneriez vous à quelqu'un qui traverse des difficultés similaires?

Nous arrivons à la fin de cet article. Un grand merci de m'avoir lue et n'hésitez pas à liker l'article s'il vous a parlé, touché, encouragé ou à commenter. Je lirai avec plaisir.

Je souhaite bonne chance aux personnes qui ont actuellement de grandes ambitions, des objectifs, des rêves. Avoir un bon mindset se construit en même temps que l'on travaille physiquement pour ses objectifs. On n'a pas besoin d'être fort dès le départ pour accéder à une vie en accord avec ses valeurs. J’espère que mon expérience vous aidera d’une quelconque manière. 

Yukari



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