L'encre noire utilisée dans les tatouages au Japon, appelée "sumi," est conçue minutieusement par une méthode de fabrication traditionnelle et artisanale. Elle est composée de carbone et d’un liant.
En brûlant du bois, de l’huile ou des résines naturelles, la suie qui en résulte devient du carbone. L’extraction de la peau de bétail ou de poisson produit une colle et donne à l'encre une consistance qui permet au pigment d'adhérer à la peau.
En mélangeant les deux, la mixture est broyée manuellement jusqu’à l’obtention d’une pâte homogène. Celle-ci sera ensuite moulée en bâtonnets et séchera plusieurs mois avant de devenir solide.
Avant son utilisation, le tatoueur frottera ce bâtonnet de carbone contre une pierre avec un peu d’eau jusqu’à trouver la consistance liquide qui lui convient pour réaliser le tatouage.
Cette encre est réputée pour sa profondeur en noir ainsi que sa longévité et est considérée comme « pure » car elle ne contient que des matières organiques. L’encre sumi est d’origine chinoise et existe depuis l’antiquité. Elle est arrivée au Japon vers le VIIe siècle pour être utilisée dans les arts comme la calligraphie ou la peinture avant de l’être pour le tatouage. Un savoir transmis de génération en génération et qui demeure encore aujourd’hui.
Concernant l’encre de tatouage en occident, cet art étant perçu d’un mauvais œil, seuls certaines catégories de personnes se faisaient tatouer, comme les marins pour symboliser leurs aventures, les prisonnier et membres de gangs pour afficher leur appartenance aux groupes, certaines tribus et indigènes de part leur croyances et culture ainsi que les artistes de cirque pour divertir et enfin, les soldats en mémoire des combats symboles patriotiques.
Les pigments provenaient de diverses sources, comme la suie de bougies, le charbon broyé ou l'encre de stylos, mélangés à des liquides tels que l'eau, l'alcool ou même la salive et employés instantanément.
Aujourd’hui, les encres noires occidentales pour tatouage répondent à des normes strictes. Elles sont fabriquées selon des normes strictes de sécurité « REACH » (Registration, Evaluation, Authorisation and Restriction of Chemicals) pour garantir qu'elles ne contiennent pas de substances toxiques ou d’allergènes. Elles sont principalement composées de pigments comme le carbone noir ou les oxydes de fer et contiennent généralement de l'eau déminéralisée, de la glycérine ou de l'éthanol, qui apportent de la fluidité. Des conservateurs sont ajoutés pour maintenir la stabilité, la stérilité et la performance de l'encre.
Soyez donc tranquilles, on ne vous injectera pas de la salive et de l’encre de stylo Bic lors de votre prochaine séance !
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